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Comment peut-on être (non) croyant ?

Comment peut-on être (non) croyant ?

 

 

 

 

 

 

 

 

 

Il a fallu ajouter un certain nombre de chaises dans la salle Agnès Varda pour pouvoir accueillir tous les élèves, les étudiants de BTS et les enseignants qui participaient mercredi 12 avril à une rencontre avec le cinéaste iranien Mehran Tamadon. Son film, intitulé Iranien, faisait partie de la programmation de  Lycéens et Apprentis au Cinéma de cette année et les élèves l’ont vu au cinéma Jean Eustache à la fin du mois de mars.

Philippe Rascle, proviseur adjoint du lycée Alfred kastler, qui a accueilli Mehran Tamadon, a souligné le courage politique de ce cinéaste engagé dont il a comparé la démarche à celle de Montesquieu, l’auteur des Lettres Persanes, comme lui soucieux de questionner le degré de tolérance et de liberté qu’une société accorde à ceux qui vivent en son sein. 

Cinéaste athée, Mehran Tamadon a bâti son film, tourné de façon quasi clandestine, autour d’un pari à haut risque : débattre durant deux jours avec quatre religieux iraniens, invités à venir chez lui, sur les conditions d’une existence commune en Iran. Laquelle permettrait à chacun de vivre selon ses convictions, fussent-elles en totale opposition. Revenant sur le dispositif qu’il a mis en place dans Iranien, il a expliqué que son souci (que traduit la mise en scène du film) était de réfléchir à la notion d’espace partagé, où chacun jouirait d’une même liberté. Le salon de la maison et quelques espaces annexes apparaissent comme une métaphore de ce territoire dont il fallait ensemble imaginer les formes.

Les nombreuses questions posées par le public ont porté sur la nature des interdits religieux dans la république islamique d’Iran. Interdits qui évidemment concernent plus particulièrement les femmes… Le débat, d’une grande intensité, s’est aussi déplacé vers les questions qui se posent en France où le principe fondamental de la laïcité, inscrit dans la loi, structure la vie en société. Après avoir demandé au public si le film avait fait évoluer certaines de ses représentations, de ses certitudes, le cinéaste a incité chacun à réfléchir à ses propres conceptions de la tolérance, quitte à accorder une attention plus forte à celui dont les convictions seraient en contradiction avec les nôtres.